Le fossile le plus ancien retrouvé jusqu’à présent montre des pièces buccales ayant appartenu à RHYNIOGNATHA HIRSTI TILLYARD 1928, une espèce dont la classification reste encore à définir.
Toutefois, selon des experts, cette dernière serait plus évoluée que les Zygentomes (poissons d’argent et thermobies et probablement plus que les Éphéméroptères.
C’est probablement durant le Silurien, que cet ancêtre commun et les premiers vrais insectes seraient apparus, entre 443,4 et 419,2 millions d’années.
Cette époque a vu se développer les plus grands arthropodes, représentant l’embranchement principal à partir duquel les insectes se sont différenciés d’autres sous-embranchements tels que chélicérates (scorpions, araignées…) ou les crustacés. L’exemple le plus connu est celui du scorpion de mer géant Ptérygotus, dont la longueur pouvait atteindre 3 mètres !
Le Silurien est également la période lors de laquelle s’initie la conquête des terres, sous la forme de mousses, de petites plantes vascularisées, et des premiers arthropodes terrestres. Le myriapode Pneumodesmus newmani, le plus ancien animal terrestre découvert, se serait développé ver le milieu du Silurien (428 M.A.). Il est ainsi probable que les insectes se soient différenciés dans les derniers temps du Silurien, sur la terre ferme, pour s’adapter à ce nouvel environnement – et en adoptant notamment très rapidement le système ailé.
C’est donc dans la période suivante, le Dévonien, que l’on trouve les premières traces des insectes, sous la forme d’une tête fossilisée, présentant Rhyniognatha hirsti, que l’on pensait à l’origine être un stade larvaire d’une créature se nourrissant de cadavres, Rhyniella praecursor, elle-même appartenant à l’un des embranchements hexapodes non-insectes.
Ce fossile fut trouvé par le révérend W. Cran, le 19 juin 1919. Il est conservé dans un fragment de chaille monté sur une lame de microscope. La chaille (ou chert) est une roche remarquable que l’on trouve dans le village de Rhynie, en Écosse. Il se compose de lits de silice (similaire au silex) qui y ont été déposés par des sources volcaniques pétrifiant les écosystèmes environnants, il y a 400 millions d’années.
En 1928, le spécimen fut correctement identifié comme espèce à part entière par l’entomologiste Robin Tilllyard.
Les scientifiques pensent alors que, d’après la forme de sa bouche, cet insecte pourrait se nourrir de spores de plantes et posséder des ailes, soit rudimentaires, soit déjà correctement formées et lui permettant de voler – ainsi que de puissantes mandibules, l’ensemble lui permettant peut-être même de chasser des proies animales vivantes. Engel et Grimaldi (2004) comparèrent par ailleurs ses caractéristiques aux insectes actuels pour en déduire que Rhyniognatha hirsti partage de nombreux éléments (dont les mandibules dicondyliques – présentant deux points d’articulation) avec les insectes ailés de notre époque, qu’il était probablement ailé et peut être l’un des ancêtres des insectes ailés actuels. La roche dans laquelle il fut retrouvé pourrait dater de 408 millions d’années, suggérant que le plus ancien insecte soit effectivement apparu très tôt au début du Dévonien, voire à la fin du Silurien.
Engel, M. S., Grimaldi, D. A. (2004). « New light shed on the oldest insect ». Nature 427 (6975): 627–630
http://records-insectes.blogspot.ch/2014/03/linsecte-le-plus-ancien-connu.html
http://entomofaune.qc.ca/Bulletin/Bulletin_51.pdf
Figures de Rhyniognatha hirsti.
1. Pièces buccales fossiles.
2. Reconstitution schématique. Tiré de Grimaldi & Engel, 2005.
